Le Montréal du cinéma
Confinement, jour numéro… On s’en fiche, on n’a pas envie de parler de ça! Aujourd’hui, on a juste envie de lancer un cri d’amour à Montréal. Cette ville qu’on aime plus que tout, et qu’on a bien du mal à voir si vide ces dernières semaines. Une ville qu’on est habitué à traverser au gré de ses restaurants, parcs, évènements, cinémas. Une ville vivante, même par -20°C, et c’est ce qu’on aime faire découvrir lorsque l’on parle de Montréal. Aujourd’hui, on avait juste envie de vous montrer un peu Montréal… mais sans sortir de chez nous, ni de chez vous.
Partons à la découverte du Montréal du Cinéma! Faites éclater votre maïs, préparez-vous une liqueur ou une bière d’épinette, on vous embarque avec nous pour une séance un peu particulière.
Le cinéma canadien et Montréal
Saviez-vous que Montréal comptait plus de 600 tournages par année? Ainsi, le cinéma québécois et le cinéma canadien n’ont jamais cessé de se servir de l’île comme d’un plateau de tournage à ciel ouvert. Il faut dire que Montréal possède une atmosphère particulière dont les réalisateurs, parfois seulement canadiens, d’autres fois d’authentiques montréalais, aiment se servir. Beaucoup se plaisent à mettre en valeur l’architecture typique de la ville et l’identité propre de ses quartiers.

Comme dans le chef d’oeuvre de Ted Kotcheff, L’Apprentissage de Duddy Kravitz, et sa reconstitution d’un Montréal des années 40 qui permet de contempler la façade d’un Wilensky’s qui n’a jamais changé, ni lors du tournage en 1974, ni en 2020.
On se rappelle également que l’acteur Jacob Tierney proposait avec Good Neighbours, ou Notre-Dame-de-Grâce dans son titre français (et de travail!), un hommage ludique au quartier éponyme sur fond de tueur en série. Plus récemment, on pouvait découvrir un Verdun naturaliste dans le Chien de Garde de Sophie Dupuis.
Mais le Montréal le plus surprenant, celui dont on a envie de parler, c’est aussi celui que l’on ne voit pas. Montréal, c’est le New York de certains, le Chicago d’autres. Montréal, c’est aussi le Paris de beaucoup, la Russie de quelques-uns.
Le Montréal « caméléon » d’Hollywood
On le sait, Hollywood aime souvent exporter ses tournages, pas toujours pour l’exotisme, mais aussi pour les avantages financiers que ça peut apporter. Crédit d’impôt, coût et qualité de la main d’oeuvre, le Canada a souvent su s’attirer les faveurs des gros budgets. Et c’est comme ça, rapidement, alors que Vancouver remplaçait la Côte Ouest américaine. De l’autre coté du pays, on découvra rapidement que Montréal pouvait aussi se transformer en « ville caméléon ».
De récente mémoire, l’un des exemples les plus célèbres, ce sont les trois derniers X-Men qui furent en partie tournés à Montréal. Le Vieux-Montréal en guise de Paris, et le Mont-Royal pour simuler Central Park. Assez drôle, quand on sait que le parc du Mont-Royal fut aménagé par Frederick Law Olmsted, paysagiste… de Central Park.
Un endroit pour un autre, c’est aussi le cas du Terminal. Le film de Steven Spielberg, qui se déroule dans l’enceinte de l’aéroport JFK, fut en grande partie tournée autour de Montréal, plus particulièrement à l’aéroport de Mirabel! Spielberg avait d’ailleurs déjà posé ses valises au Québec quelques mois plus tôt avec Arrête-moi si tu peux, dont la Ville de Québec et Montréal tentaient à deux de simuler la France.
La France, et plus particulièrement Paris, étaient aussi au coeur du formidable The Walk de Robert Zemeckis. Dans ce film sur le funambule français Philippe Petit, c’est encore à Montréal et son quartier historique que revenait la tâche de reconstituer un Paris d’époque. Les vestiges du passé de la ville et son héritage lui permettent donc, encore aujourd’hui, de permettre des voyages dans le temps à moindre coût!
Le Vieux-Montréal, décidément, fut également traversé par Charlize Theron et Seth Rogen dans le récent The Long Shot. Mais pas seulement, puisqu’une grande partie du film y fut tourné et qu’on y retrouve donc plusieurs lieux… sans que la ville n’y soit jamais cité de façon intradiégétique!
Plus amusant, si les rues parisiennes sont encore une fois recrées pour les besoins de quelques scènes, le Marché Bonsecours fait curieusement office d’une reproduction de la ville de Murmansk en Russie dans L’étrange Histoire de Benjamin Button de David Fincher!
Montréal, c’est donc un peu tout à la fois.
Le Montréal fictif
Ce qui nous amène à notre dernière partie, et peut-être la plus intrigante. Si de nombreux films étrangers sont tournés à Montréal sans que la ville y soit mentionnée, une autre partie des productions décide de faire de Montréal le lieu de l’intrigue.
Comme dans L’Odyssée de Pi de Ang Lee, qui voit le personnage adulte raconter son histoire depuis sa maison d’Outremont. On y croisera également le Vieux-Port de Montréal, qui pour une fois ressemble bien à celui qu’on connaît. C’est le cas aussi du Montréal de Mon voisin le tueur qui sert d’échappatoire à un Bruce Willis peu recommandable. On y retrouve d’ailleurs une vraie scène carte postale durant une discussion avec comme toile de fond le belvédère Kondiaronk. Même si depuis 2000, le panorama a quelque peu changé!
Cela devient plus étrange quand on aborde le cas de Taking Lives avec Angelina Jolie et Ethan Hawke. Si le film se déroule à Montréal, le tournage fut étalé entre Montréal et Québec, recréant ainsi un Montréal alternatif principalement constitué des vieux quartiers des deux villes.
C’est en allant encore plus loin que les Rois du Patin s’envolent pour Montréal et ses Jeux Olympiques d’Hiver : en une séquence, ils bouleversent nos repères et font de Habitat 67, les loges du Stade Olympique, tandis que Will Ferrell et Will Arnett se poursuivent en patins tout au long du Vieux-Port sur les berges d’un Saint-Laurent glacé… sans ne jamais perdre de vue la Tour de Montréal. Ouf! Essayez, vous verrez, c’est impossible. Mais après tout, n’est-ce pas que du cinéma ?
Bien entendu, cet article n’a absolument pas vocation à être exhaustif. Comme expliqué plus haut, il y a environ 600 tournages par an à Montréal, donc de très nombreuses occasions de reconnaître les rues de notre ville préférée au cinéma! Sans compter les studios de tournage comme MELS, qui auront permis à Roland Emmerich de reconstituer l’intérieur de la Maison-Blanche dans son White House Down. Et on ne s’attardera pas non plus sur la multitude d’effets visuels créés au coeur des studios de VFX montréalais, preuve une fois de plus de la place centrale qu’occupe la ville dans l’industrie cinématographique mondiale. Montréal, une ville du cinéma? Assurément!
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